En matière de vin, quel a été votre plus grand faux pas ?
J'ai parfois du mal à reconnaître immédiatement un bouchon ou un autre défaut du vin. Je me souviens de cette soirée où un ami et moi avons vidé une bouteille de La Fleur-Pétrus en relativement peu de temps. Comme nous avions bu très vite, peut-être même un peu trop vite, j'ai eu quelques éructations. Ce n'est qu'en sentant à nouveau le vin que je me suis dit : "Serait-ce du liège ?". Depuis, je prends toujours le temps de goûter un vin. Mais pour être honnête, je préfère laisser quelqu'un d'autre le faire !
Avant la crise de la Corona, vous voyagiez beaucoup dans le cadre de votre travail. Quelles sont les destinations culinaires qui vous ont le plus marqué ?
C'est vrai, j'ai voyagé dans le monde entier et j'ai même parfois eu plus de 100 jours de voyage par an. Et pourtant, je continue à découvrir de nouveaux endroits qui m'inspirent. Lorsque je suis à une destination, j'aime visiter non seulement les grands restaurants, mais aussi les petites boutiques locales. Il y a tant d'endroits qui m'ont impressionné, de ce superbe kebab dans un restaurant de la côte monténégrine (BBQ Tangja à Kotor pour ceux que cela intéresse) à un plat divin de poulet, servi dans une vessie de porc avec de la truffe et du foie gras, accompagné d'un Bordeaux des années 60 parfaitement vieilli, que j'ai dégusté dans le restaurant Scharzer Adler à Vogtsburg-Oberbergen. Je pense aussi à Soneva, un paradis culinaire aux Maldives, qui compte tant d'excellents restaurants et une cave à vin remplie de trésors, notamment des "garagistes" français, mais aussi des vins à 100 points Parker, comme un magnum de Ridge Montebello 2013.
Pourriez-vous nous parler de votre moment le plus mémorable autour du vin ?
C'est difficile d'en citer un seul. Je me souviens de centaines de grands vins, du moment où je les ai bus et avec qui. J'aime les vins mûrs, que je préfère boire avec de bons amis. Je vais citer les 3 moments qui me sont les plus chers :
Château d'Yquem 1911 - Je l'ai bu avec une terrine de foie gras à la brioche et à la compote d'abricots. J'avais acheté la bouteille auprès d'une source fiable, un restaurant français étoilé Michelin de la vieille école. Le vin était encore parfaitement équilibré, plein de finesse et de complexité aromatique.
Armand Rousseau Chambertin 2009 - Cette bouteille, je l'ai dégustée avec ma femme Katharina le lendemain de notre mariage en Sicile. Après deux jours de fête avec la famille et nos meilleurs amis, nous nous sommes assis ensemble sur une terrasse pour regarder le coucher du soleil. Le Chambertin dans notre verre était une perfection absolue ; épicé, puissant et soyeux à la fois. Un moment de beauté ultime et de profonde satisfaction.
Château Mouton Rothschild 1962 Magnum - Il s'agit en fait d'un millésime un peu plus faible, mais il présentait une belle maturité, associée à un fumé séduisant. J'ai eu l'occasion de goûter ce vin lors d'une dégustation spéciale avec un club de gens formidables et pas mal d'autres grands vins. Alors que mes compagnons de dégustation se concentraient principalement sur ces autres vins, il me restait au moins la moitié du magnum à déguster !